L’église collégiale de Sainte-Marie-hors-les-Murs, mieux connue comme Sainte-Radegonde du nom de sa fondatrice, fut fondé avant 561 par la reine merovingienne qui y a également été ensevelie. Elle fut construite à proximité du Clain, en-dehors de l’enceinte de la ville mais à l’intérieur d’une structure fortifiée (« castrum »). Une communauté de clercs s’y installa dès le début du VIIe siècle. En 822-824 un capitulaire de Louis le Pieux la plaça sous la protection du roi. Reconstruite au milieu du IXe siècle, elle abrita dès la fin du Xe siècle une communauté de chanoines soumise à l’autorité de l’abbesse de Sainte-Croix (Poitiers. Sainte Radegonde 1999, p. 28-31). Dotée de fonctions de paroissiale pour le bourg voisin, appelé depuis de Sainte-Radegonde (ibidem, p. 43), l’église pris ses formes actuelles dès la seconde moitié du XIe siècle. Son inclusion dans la nouvelle enceinte urbaine date de la même époque (1160). De l’église romane, il ne reste que le chœur et la partie inférieure du clocher-porche, la nef ayant été reconstruite en deux phases, l’une datée de 1210-1220, l’autre de la seconde moitié du XIII siècle (Poitiers. Sainte-Radegonde 1999, p. 87-101; Gertrude).
Poitiers, église Sainte-Radegonde, tour-porche
Pillée et incendiée par les Anglais en 1346, dans la première phase de la guerre de Cent Ans, l’église Sainte-Radegonde connut des nouvelles interventions architectoniques au XVe siècle. Vers la fin du siècle un grand portail en style gothique flamboyant fut plaqué contre la partie basse du clocher-porche roman, remplaçant ainsi un portail plus ancien. Sa construction pourrait se situer vers 1490, date fixé par la dendrochronologie pour abattage des bois utilisés pour les vantaux de la porte. Saccagée par les Huguenots en 1562 (Briand 1898, p. 296-297), elle a subit de nouveaux remaniements dans les siècles suivantes et notamment au milieu du XIXe siècle quand une campagne de restauration des peintures murales a été réalisée.
Malgré son histoire tourmentée, l’église Sainte-Radegonde conserve encore d’importants vestiges de ses apparats décoratifs médiévaux. L’héraldique était un élément essentiel de cette mise en signe de l’espace par l’image. Des représentations héraldiques se trouvent, dans des conditions de conservations inégales, à l’extérieur de l’édifice, sur le parvis de justice s’ouvrant aux pieds de la tour-porche et sur le portail gothique et, à son intérieur, sur les vitraux et sur les colonnes qui délimitent le déambulatoire.
Auteur : Matteo Ferrari
Pour citer cet article
Matteo Ferrari, Poitiers, église Sainte-Radegonde, http://base-armma.edel.univ-poitiers.fr/monument/poitiers-eglise-sainte-radegonde/, consulté le 22/05/2025.
Bibliographie études
Briand, Emile, Histoire de Sainte-Radegonde reine de France et des sanctuaires et pèlerinages en son honneur, Poitiers 1898.
Poitiers. Sainte Radegonde , sous la dir. de R. Favreau, Poitiers 1999.
Armoiries répertoriées dans ce monument
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