Chaunay (impasse de la Salle Sainte-Thérèse), maison
Cet édifice, placé à l’angle entre Grande Rue et l’impasse de la Salle Sainte-Thérèse, aurait abrité, au XVIII siècle, l’hôtel de la Chaigne Vert (Manguy 1998, p. 64, 70). Si la maison apparaît sur le cadastre de 1837 (Poitiers, Archives départementales, Chaunay 4P650, section D, f. 6) et son aspect invite à une datation au XIXe siècle, il semble que la structure soit plus ancienne (Manguy 1998, p. 70).
Chaunay, maison (impasse de la Salle Sainte-Thérèse), fenêtre avec armoirie du roi de France.
Au deuxième étage, la fenêtre donnant sur l’impasse de la Salle Sainte-Thérése présente un linteau mouluré qui porte, au milieu, un écusson à trois fleurs de lis, disposées deux en chef et une en pointe, surmonté d’une couronne (armoirie 1). L’armoirie a été datée au XVe siècle et attribuée à la famille Chaunay (Les communes, I, p. 229) qui, d’après certains sceaux, portaient aux trois fleurs de lis de vair disposées deux et une, parfois accompagnées par des filets ou des bordures, lorsqu’il s’agissait des branches cadettes (Eygun 1939, 195-196, num. 227-230). Pourtant, l’armoirie semblerait dater plutôt du XVIIe, époque à laquelle la lignée des Chaunay avait disparu depuis longtemps. La famille s’est en effet éteinte en 1477 avec la mort de Anne Chaunay. Mariée à Jean de Rochechouart, elle transmit tous les domaines de sa famille à celle de son époux (Beauchet-Filleau 1895, II, p. 332). Le linteau armorié affiche donc plus vraisemblablement les armes des rois de France. Il s’agit d’ailleurs clairement d’une pièce remployée, provenant peut-être de la maison construite en 1607 à l’entrée méridionale du bourg par François Cuvillier, sénéchal royal de la châtellenie, et partiellement démolie vers 1970 (Manguy 1998, p. 64). Deux dates ont été gravées dans la surface de l’écu. Aujourd’hui à peine visibles, elles ont été interprétées comme 1475 et 1873 (Manguy 1998, p. 70) :
Chaunay, maison (impasse de la Salle Sainte-Thérèse, armoirie du roi de France.
si le sens de la première demeure incertaine, la seconde pourrait se référer à la date de remise en œuvre de la pièce. Par contre, nous n’avons pas trouvé le reste d’une autre inscription, qui a été interprétée comme une devise, malheureusement sans avoir été transcrite (ibidem, p. 70).
Sur la façade qui donne sur la rue principale, une deuxième armoirie (armoirie 2), plus abîmée et probablement un peu plus récente (début du XVIIe siècle ?), est sculptée en relief à l’intérieur d’un cadre circulaire (Manguy, p. 70). Dans le partie droite de l’écusson, on reconnait un trèfle à quatre feuilles ou une rose. Il est cependant actuellement impossible de reconstruire l’aspect originaire de l’armoirie et d’en tenter une attribution.
Auteur : Matteo Ferrari
Pour citer cet article
Matteo Ferrari, Chaunay (impasse de la Salle Sainte-Thérèse), maison, http://base-armma.edel.univ-poitiers.fr/monument/maison-chaunay/, consulté le 22/05/2025.