Reconstruite à partir de 1873 (Parvis), l’église Saint-Georges à Saint-Georges-lès-Baillargeaux prend la place d’un édifice de culte plus ancien, daté du XIIème siècle, dont certains éléments ont été remployés dans le bâtiment nouveau (les modillons de la corniche de l’abside proviennent du clocher médiéval : Le patrimoine 2002, p. 865). D’après une description antérieure à la démolition de l’édifice (Barbier de Montault 1872, p. 162-168) nous apprenons que l’église romane, constituée d’une seule nef charpentée, avait été prolongée au XIIIème siècle d’un chœur composé de deux travées, couvertes par des voûtes d’ogives. Vers la fin du XVème siècle, une chapelle fut ajoutée par les seigneurs du château proche de Vayres sur le flanc septentrional de l’église (ibid.) : sur le cadastre de 1817 l’ajoute la chapelle se dessine encore bien sur le plan de l’église.
Elle était formée de deux travées, voûtées d’ogive, s’ouvrant sur le chœur par le biais de deux arcades. Des écus armoriés étaient sculptés sur les clefs de voûte de la chapelle (armoiries 1, 2). X. Barbier de Montault reconnaissait sans hésitation le premier comme Chabot (armoirie 1), qui à l’époque détenaient la seigneurie de Vayres, mais il se montrait plus hésitant sur le blasonnement du second (armoirie 2), décrit comme de … à une fasce ondée de … et un orle de … Nous pourrions attribuer cette dernière armoirie à Jeanne Janoilhac, femme de Guillaume Chabot, qui portait d’azur à la fasce d’or, accompagnée de six étoiles du même disposées trois en chef et trois en pointe (Beauchet-Filleau 1966, p. 230). Seigneur de Vayres, Guillaume Chabto fit testament le 26 novembre 1523 et fut inhumé dans l’église de Saint-Georges-lès-Baillageaux (Beauchet-Filleau 1895, p. 193), vraisemblablement dans la chapelle qu’il avait fait bâtir quelques années auparavant (le couple n’eut pas d’enfants). Enfin, un écusson dépourvu de toute trace d’armoiries et tenu par un ange était sculpté sur un des culots placés sous la retombée d’une nervure de la voûte de la chapelle (Barbier de Montault 1872, p. 164) (armoirie 3). Plus facilement accessible par rapport aux écus sculptés sur les clefs de voûte, cet écu – peut-être aux armes Chabot ou parti Chabot-Janoilhac – avait pu être bûché à la Révolution.
De l’ancienne église (Barbier de Montault 1872, p. 163) provient aussi le lutrin en bois sculpté (XVIIème siècle), conservé dans le chœur de l’église moderne. Il est orné d’un aigle tenant deux clefs en sautoir et portant sur la poitrine un écu aux armes de son donateurs : de … à la fleur de lys à trois branches fleuries accompagnée d’un croissant en pointe, timbré d’un casque orné de ses lambrequins. Les clefs de saint Pierre sont accompagnées par les lettres G et I qui, déjà interprétées comme les initiales du sculpteur poitevin Jean Gargault (ibid.), pourraient plutôt signaler le nom du donateur. Aucun élément n’est par contre conservé des deux vantaux en bois du portail occidental. Datés du XVème siècle, ils présentaient un trumeau orné d’un relief figurant un saint assis tenant à deux mains un écusson « ogivé » de … au pal de … (ibid., p. 167) (armoirie 4).
Auteur : Matteo Ferrari
Pour citer cet article
Matteo Ferrari, Saint-Georges-lès-Baillargeaux, église Saint-Georges, http://base-armma.edel.univ-poitiers.fr/monument/eglise-saint-georges-saint-georges-les-baillargeaux/, consulté le 25/04/2025.
Bibliographie études
H. Beauchet-Filleau, P. Beauchet-Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, t.2, Poitiers 1895.
J. Beauchet-Filleau, Dictionnaire historique et généalogique des familles du Poitou, t. 5, Fontenay-le-Comte 1968.
X. Barbier de Montault, « Notice historique et archéologique sur la Commune de S.-Geroges-les-Baillargeaux (Vienne) », dans Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 13, 1871-1873 (1872), p. 158-188.
Le patrimoine des communes de la Vienne, sous la dir. de A. Guihéneuc, R. Toulouse, Paris 2002.