Bâtie sur l’actuelle rue Saint-Michel, l’ancien axe principal de la ville de Lussac qui fut nommé Grande rue jusqu’au XIXe siècle (Maris-Roy 2005, p. 96), la maison abritant une partie de la Médiathèque et du Musée La Sabline présente une façade très sobre, rythmée par l’ouverture des fenêtres qui éclairent les trois niveaux internes. Daté de la fin du XVe et du XVIe siècle (Maris-Roy 2005, p. 78), cet édifice contient quelques éléments héraldiques d’intérêt.
Lussac-les-châteaux, logis des Rochechouart.
Ces derniers sont concentrés sur la façade donnant sur la voie publique, afin de leur donner la plus grande visibilité. Au rez-de-chaussée, un écusson est sculpté en relief dans une pierre qui surmonte l’architrave d’une porte (armoirie 1). Datant probablement de la première moitié du XVe siècle (sa forme est encore vaguement triangulaire), cet écusson devait porter les armes des anciens propriétaires de l’édifice puisque dans les maisons noble ou bourgeoises, le seuil était habituellement marqué de l’armoirie du propriétaire. Totalement gratté, l’écu ne conserve aucune trace de l’armoirie qui y était représentée.
En revanche, une deuxième armoirie, sculptée dans le gable d’une lucarne de la même façade, est bien conservée et identifiable (armoirie 2). Il s’agit des armes des Rochechouart (Le patrimoine des Communes 2002, p. 516 ; Maris-Roy 2005, p. 78), qui portaient un fascé ondé d’argent et de gueules. L’écusson armorié marquait, probablement, un passage de propriété de l’édifice et, vraisemblablement, la réalisation de travaux d’aménagements commandités par les nouveaux propriétaires.
Lussac-les-châteaux, logis des Rochechouart, lucarne aux armes de la famille.
Les Rochechouart ne s’emparèrent d’ailleurs de la seigneurie de Lussac qu’au début du XVIe siècle : d’abord, en 1513 avec la tutelle d’Emery de Rochechouart sur Renée Taveau, fille de Léon et héritière de la seigneurie à la mort de Charles Taveau en 1514 (Maris-Roy 2005, p. 58), puis avec le mariage de cette dernière avec François de Rochechouart vers 1526 (Rochechouart 1859, p. 57). Ayant obtenu la seigneurie, les Rochechouart élurent leur demeure dans ce palais donnant sur la route traversant le village et le modifièrent dans un style plus convenable à l’époque. L’édifice a dont peut-être appartenu auparavant aux Taveau, dont l’armoirie pourrait avoir été reproduite sur l’écu aujourd’hui vierge (armoirie 1).
Auteur : Matteo Ferrari
Pour citer cet article
Matteo Ferrari, Lussac-les-Châteaux, logis des Rochechouart, http://base-armma.edel.univ-poitiers.fr/monument/logis-des-rochechouart-lussac-les-chateaux/, consulté le 22/05/2025.
Bibliographie études
L.-V.-L. de Rochecouart, Histoire de la maison de Rochechouart, Paris 1859.
Le patrimoine des communes de la Vienne, sous la dir. de A. Guihéneuc, R. Toulouse, Paris 2002.
O. Maris-Roy, Lussac-les-Châteaux : histoire et topographie d’une petite ville du Haut Poitou médiéval, mémoire, Université de Poitiers 2005, dir. C. Treffort, L. Bourgeois.
Photographies du monument
Armoiries répertoriées dans ce monument
Logis des Rochechouart, Lussac-les-châteaux. Armoirie vierge (armoirie 1)