Située à peu de distance du Palais des Comtes, sur le coté nord-oriental de l’actuelle place Alphonse Le Petit, l’église Saint-Didier a rempli une fonction paroissiale au moins à partir du milieu du XIIIe siècle. Un document daté de 1250 mentionne en effet une maison située « in parrochia Sancti Desiderii Pictavis, ad portam comitis » (Jarousseau 1975,p. 145) et des autres maisons y sont également citées dans un acte de 1277 (Tables 1839, I, p. 259). Siège d’une des paroisses plus importantes de la ville, l’église fut toutefois vendue comme bien national et totalement démolie dans la première moitié du XIXe siècle. Deux cimetières la côtoyaient : le plus ancien sur le coté nord-ouest et le plus moderne sur le coté sud, entre l’église et le palais (De Chergé 1851, p. 146), à savoir dans l’espace actuellement occupé par la place Alphonse Le Petit (Jarousseau 1975, p. 146, note 16). Des sépultures se trouvaient même à l’intérieur de l’église, comme c’était probablement le cas de celle du peintre François Nautré, qui y fut enseveli en 1625.
Dans son testament daté de 5 mai 1453, Hilaire Larcher, échevin en 1444 et maire en 1450-1451 (également responsable de la reconstruction du pont Joubert), demanda d’être enterré dans l’église Saint-Didier et il voulut que sur sa « sépulture soit fait ung mémoire de personnage tout armé, garny de ses armes » (Poitiers, Archives départementales de la Vienne, G9 90, cité par Favreau, sous presse) (armoirie 1). Le monument – dont on ignore s’il a été effectivement réalisé – devait ressembler à celui d’un membre de la famille d’Aux, probablement Pierre, qui est encore partiellement visible dans l’église de Senillé, du coté de Châtellerault : à l’intérieur d’un enfeu peu profond, la châsse est surmontée par le gisant du défunt en armure, toute ornée de ses armes.
D’autres monuments armoriés se trouvaient sûrement dans l’église et dans son cimetière. Les armes des Clauverier, par exemple, étaient représentées, vraisemblablement à l’intérieur de l’édifice, sur un tombeau «près la petite porte du coté du palais » (Thibaudeau 1840, p. 377) (armorie 2). Elles apparaissaient aussi « à la voûté de cette église sur le jubé » (ibid.) (armorie 3).
Auteur : Matteo Ferrari
Pour citer cet article
Matteo Ferrari, Poitiers, église Saint-Didier, http://base-armma.edel.univ-poitiers.fr/monument/eglise-saint-didier-poitiers/, consulté le 22/05/2025.
Bibliographie sources
Poitiers, Archives départementales de la Vienne, G9 90.
Bibliographie études
Tables des manuscrits de D. Fonteneau, I, Poitiers 1839.
A.-R.-H. Thibaudeau. Histoire du Poitou. Nouvelle édition continuée jusqu’en 1789, Niort 1840.
C. de Chergé, Guide du voyageur à Poitiers, Poitiers 1851.
G. Jarousseau, « Essai de localisation de la Porte-le-Comte et de la Porte Mainard dans l’enceinte du Bas Empire à Poitiers », dans Bulletin de la Société des Antiquaires de l’Ouest, s. 4, 13, 1975, p. 143-153.